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12
Sep

Sortie des Marcheurs au Puy du Fou

Voici le reportage photos de la sortie marcheurs au Puy du Fou : REPORTAGE

Et aussi le compte rendu réalisé par Ty Jean Mével :

Au cœur d’un spectacle inoubliable

Un peu partout on plante des arbres de la liberté. Dans les écoles la main fragile de l’enfant fait cette plantation sur un lopin de terre préparé à cet effet. Il est entouré de sa classe et guidé dans son geste par sa maîtresse. Ainsi nait pour l’avenir un symbole fort de solidarité humaine. Des villes aussi en   œuvre d’art expriment  ce symbole comme l’objet  d’une espérance universelle ou pour la commémoration d’un évènement hors du commun.

J’ai choisi par ce compte rendu que je vais développer de faire voyager aussi un arbre imaginaire qui va au fil des heures se construire, s’étoffer et s’épanouir de toutes les joies que vos émotions vont lui transmettre au cours de son existence virtuelle.


Il est cinq heures en ce jour frisquet de fin d’été. St Thé s’éveille. C’est l’heure du premier café crème et du croissant presque chaud qui nous seront bientôt servis, mais pour l’heure à travers la pénombre nous atteignons la travée éclairée du car et se succèdent des bisous « copié/collé » d’une joue à l’autre, et des poignées de mains chaleureusement appuyées. L’ambiance est à la bonne humeur et jaillit parfois de la commissure des lèvres un rire communicatif. A l’heure dite Pascal notre chauffeur s’échappe du parking de Parc an iliz aux commandes de son car rempli par ses cinquante cinq convives en recherche d’évasion. Il apporte avec lui le socle de cet arbre qui va se façonner au fil des heures et des jours que nous allons vivre ensemble.


Déjà nos « hôtesses » plutôt masculinisées sont en place pour nous servir à notre siège le premier café croissant du jour levant. Ils s’appellent Alain, Rémy et Jean Marcel et sans le savoir leur belle attention à notre égard façonne la consistance du tronc commun qui va faire croître, peu à peu, cet arbre de vie. Mais nous arrivons déjà au premier arrêt du parcours. Pause obligée pour un nouveau café ou un délestage éventuel d’un trop plein corporel.

Voilà ! C’est reparti ! Nous sommes aux portes de la Vendée. Mais au fait, où allons nous ? Au Puy du Fou pardi ! Quel nom étrange car nous n’avons aucune intention collective de disparaitre au fond d’un puits et moins encore en état de démence ! C’est un sublime spectacle qui nous tend les bras et que nous attendions depuis si longtemps.

Posé au centre du bourg près du manège, au son de sa musique et de son carillon, et à portée du regard des enfants, il est là notre arbre et il va progressivement grandir et s’étoffer de dix sept branches, fruits de nos émotions qui deviendront deux jours durant le symbole de nos joies communes et de notre plaisir d’être ensemble. Le groupe se disloque sur le site en fonction des choix des visites. Au fil des allées on se rencontre parfois et les questions fusent : « Tu as vu quoi toi ? Les oiseaux fantômes. C’est super ! » «  Et toi ! Les gladiateurs, virtuoses cavaliers et encore le Drakkar insubmersible. Que c’était beau !  »

Peu à peu dans notre imaginaire des branches se soudent au tronc. Elles sont toutes belles au feuillage dru et coloré de couleurs épanouissantes, éblouissantes de beauté. Ce soir nous n’aurons pas terminé notre arbre de vie mais nous savons déjà que toutes les branches seront magnifiques tant les commentaires sont déjà élogieux. Il serait fastidieux d’approfondir les entrailles de chaque spectacle tant les diversités sont grandes, mais en citant quelques- uns, essayer de créer un lien en équation avec l’ensemble.

Le vautour, le faucon, la cigogne et quelques autres espèces d’oiseaux de proie ont sublimé notre regard par leurs vols cadencés d’une justesse irréprochable, bercés par un conte richement argumenté. Le Drakkar s’est englouti sous les eaux pour réapparaitre intact comme par magie ; les amoureux de Verdun nous ont révélé les tranchées de la guerre sous le bruit assourdissant des bombes et les tremblements d’une terre qui se dérobe sous nos pieds, et notre gorge s’est serrée de l’émotion du souvenir. Mais les fables de la Fontaine reproduites par des tableaux originaux, tels le chêne et le roseau, le corbeau et le renard ou la grenouille qui se voulait plus grosse que le bœuf, autant de saynètes qui ont poétisé un moment de vie…pour nous reposer de la rudesse des tranchées.

Il nous reste encore des branches à ajouter à notre arbre mais ce soir nous allons manger et nous reposer dans un centre de vacances à quelques lieues de la fête, à Montaigu. Un accueil chaleureux nous attendait de la part du personnel ce qui effaçait les quelques fatigues accumulées durant la journée.

Aujourd’hui c’est samedi, le jour J de la Cinéscénie, le clou du séjour où treize mille personnes vont se regrouper, en osmose, dans l’attente d’un spectacle inoubliable. Mais il faut encore terminer notre arbre de vie, lui apporter une dernières noblesse en y ajoutant ses dernières branches. Moi je vais le purifier des grandes eaux du lac, aux sons d’une grande musique qui le sublimera davantage encore.

Tous nous avons rempli notre but : donner vie à cet arbre imaginaire et le voir fleurir sur la place du bourg ou les refrains des chansons de 1900 caressaient ses branches d’une élégance inégalée.

Un repas un peu burlesque dans une auberge du site, puis nous sommes vite installés sur les immenses gradins, attendant sereinement la tombée de la nuit. Une nuit claire et sans lune, qui s’apprête à nous émerveiller.

Que la fête nocturne commence ! Qu’elle fut magnifique, magique ! Un vagabond au loin s’en va errant à travers le temps, baluchon sous le bras. Il vit d’expédients au gré de la bonté des gens qu’il rencontre. Il est le  « Pilhaouer » de nos monts d’Arrée. Un passeur de mémoire. Puis s’enchainent devant nos yeux éblouis des fresques de notre histoire de France, de Jeanne d’Arc à la révolution, les guerres de Vendée. Puis la paix revenue la gaieté des campagnes, la fenaison, les moissons, les danses joyeuses qui accompagnent ces travaux ; mais aussi la peine du laboureur sous la charge à tirer, un dos qui se plie trop et gardera pour toujours sa courbure difforme. La paix est là mais elle est fragile. La guerre revient soudain comme un coup de foudre dans le ciel, terrifiante, injuste, pauvre Martin, pauvre misère, c’est toujours toi, homme du peuple que l’on brime, que l’on tue ou que l’on oblige à l’exode dans la peur, sous les bombes. Enfants des Ardennes recueillis ici en Vendée. La lettre postée que personne ne reçoit et qui garde son mystère dans les geôles de la guerre. Puis la paix revient encore, toujours fragile comme le démontre toute cette histoire, notre histoire, revisitée en commentaires et en images dans un décor fabuleux, majestueux, agrémenté par la magie et le génie de centaines de comédiens et de bénévoles qui nous ont régalés, au point de nous rendre muets d’émotion en attendant les longs applaudissements nourris réservés aux artistes, sous les lumières d’un feu d’artifice éblouissant. Comme dirait Salvator Daly dans son incomparable trait de génie, tout en frisant ses moustaches : Ce fut Sublimissimement formidable !

Et notre arbre virtuel s’est paré et drapé soudain de sa plus belle parure, celle qui scintille des dorures décorant le sapin de Noël avec ses fruits accrochés, ses étoiles brillantes et son saupoudrage multicolore.

Voilà, c’était l’histoire de notre arbre inventé. Il n’est pas planté là, quelque part à l’ombre d’une cascade, mais dans un coin de notre tête. De temps en temps il refera surface pour nous rappeler la mémoire d’instants formidables passés ensemble. Et si le temps un jour érode cet arbre nous aurons encore la nostalgie de ces vers de Brassens : « Au pied de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû le quitter des yeux… ». Nous irons le reconquérir pour retrouver les lumières de la fête.

Je veux terminer cet article déjà long par quelques touches personnelles. Souligner le respect pour ces hommes, ingénieurs et ouvriers, qui ont inventé et monté ces techniques élaborées sous terre, sous l’eau, pour nous restituer en surface des effets d’une prouesse inimaginable. Ce sont les hommes de l’ombre, mais leur histoire que l’on devine est aussi admirable et formidable.

Je voudrais aussi reprendre le vœu de Georges Washington, premier président des Etats Unis d’Amérique, qui annonça lors de sa prestation de serment vouloir donner au poème et au marteau une grandeur équivalente. Que la culture de l’homme ait la même importance que son travail. Puisse le spectacle du Puy du Fou apporter un embryon d’envie aux hommes de revisiter l’histoire et de vouloir donner plus d’intérêt à la culture ?

Un grand merci encore au personnel du site de vacances de Montaigu qui a su si bien nous recevoir pendant notre court séjour vendéen et aussi à Martine, aiguillon de notre prochaine sortie irlandaise en projet 2016. Je crois que le succès de cette sortie ne pourra qu’apporter un punch d’optimisme aux organisateurs pour préparer nos escapades futures.

J. M.